Aujourd’hui, 8 septembre 2025, je prends la plume avec, au cœur, une pensée particulière : l’anniversaire de ma mère. Celle qui, avant tout code, avant toute plaidoirie, avant toute politique même, m’a offert la première et la plus intangible des justices : la vie. Ce clin d’œil intime n’est pas hors sujet : car n’est-ce pas là, dans la sincérité d’un lien originel, que l’on trouve la source de toute vérité ?
En ces jours où l’Assemblée nationale se verra probablement de nouveau dissoute, où le pays s’égare dans les labyrinthes d’un vote de confiance sans cesse repoussé, la sincérité semble un luxe rare.
Les discours résonnent comme des monnaies usées, promises à circuler mais vidées de leur valeur.
Et pourtant, dans l’économie des nations comme dans celle des hommes, la sincérité est l’or véritable. Sans elle, ni marché ni République ne sauraient tenir.
Mais le monde n’attend pas nos hésitations. Le voilà lancé dans une mutation accélérée : Cyber-capitalisme triomphant, technologies infiltrant chaque geste, chaque pensée, chaque choix.
Face à cela, la justice se doit de demeurer un phare. Et l’avocat, interprète et protecteur, se trouve à la frontière fragile où la machine calcule et où l’homme juge.
Un cabinet d’avocat augmenté, doté d’outils numériques, mais gardant le cœur humain, n’est pas un oxymore : c’est la condition même pour que la défense reste vivante.
Car il faut comprendre ces algorithmes, non pour s’y soumettre, mais pour mieux en révéler les angles morts et protéger la dignité humaine.
La politique marchande nous enseigne l’efficience, les courbes et les bilans. Mais qu’en est-il de l’économie du cœur ?
Elle ne se mesure pas en croissance trimestrielle mais en justice rendue, en vies réparées, en douleurs apaisées. Voilà la seule balance qui mérite encore notre respect.
Un jour, le Pouvoir dit au Cœur : « Sans moi, tu n’es qu’une pulsation inutile. »
La Raison répliqua : « Sans moi, vous seriez deux fous dans l’ombre. »
Le Cœur soupira : « Je suis sincérité, et sans moi vous ne convaincrez personne. »
La Raison ajouta : « Je suis équilibre, et sans moi vous sombrerez. »
Le Pouvoir, un instant déstabilisé, finit par conclure : « Alors, pour régner justement, il me faudra marcher avec vous. »
En politique comme en économie, la sincérité du cœur et la clarté de la raison sont les seules gardiennes d’une justice qui, sans elles, ne serait qu’un masque de pouvoir.
Voilà l’écho d’un avocat à son époque : un fils qui se souvient, un citoyen qui s’inquiète, un praticien qui croit encore que la justice n’est pas un logiciel mais une voix humaine.